Le jury était composé de Jean-Michel Le Bohec, responsable de l'artothèque de La Roche sur Yon, de Emmanuel Madec, co-directeur de la Galerie Le Lieu à Lorient et de Hervé Marchand, directeur de la QPN.
Les dossiers de Yannis Roger (France, Paris) avec sa série "Après", et de Judith Josso (France, Saint aignan de grand lieu) avec sa série "Work-in-progress II", ont été particulièrement remarqués.
« Ma grand-mère s’appelait Elli Krüger, née Eichelbaum. Elle est née le 6 octobre 1930 et décédée le 6 avril 2010. »
C’est par cette concision que Sandra Schmalz nous introduit à son dernier travail.
Enjeu de pudeur que cette introduction lapidaire. Le photographe tâtonne, s’échappe sur des voies qui n’étaient pas les siennes. Elle se met en danger et peine à trouver ses mots. C’est parce qu’elle vise juste. Et c’est ce que nous aimons.
D’essence intime, cette installation se place en rupture d’avec l’objectivation de ses travaux antérieurs. Ni jugement, ni effusion sentimentale pour autant. Une topographie affective se dévoile. Chacun y chemine à sa manière, trouvant ici ou là les résidus de sa propre expérience, de ses propres souvenirs. Il n’est aucun voyeurisme mais une facilité d’appropriation, que permet toute la douceur du regard de l’artiste. Elle nous tend la main, à nous de la prendre.
Ces clichés nous parlent de ce fil si tenu entre présence et absence. Ou comment la mort signifie l’existence. Tous ces petits riens mit bout à bout soulignent cette forme d’équilibre. Ils sont comme des jalons, disposés ici ou là pour ne pas sombrer. Il s’agit aussi de cela. Conjurer par l’image la disparition du souvenir. L’inscription photographique permet cette survie.
Texte : Baptiste Brun
Sandra Schmalz "Elli"www.sandra-schmalz.com